dimanche 24 août 2014

Le pétrole au Maroc, entre le rêve et la réalité.


A l’instar des pays de l’Afrique du Nord, le Maroc est certes désireux de produire des hydrocarbures au moins pour pouvoir subvenir à ses besoins énergétiques qui dépendent à hauteur de 95% de l’importation. Mais l’histoire du Maroc avec le Pétrole est toujours restée mystérieuse et emblématique.
Les premiers forages d’exploration d’hydrocarbures ont été entamés au Maroc dès les années 1920, certains ont même étés concluants comme il était le cas dans la région de El Gharb où même une Raffinerie a été édifié dans la ville de SidiKacem, un pétrole provenant de gisements locaux y était traité jusqu’aux années 1950. En effet, l’historique de l’exploitation pétrolière au Maroc fait état de la production totale de 8 millions de barils à la fin des années 1958, depuis et jusqu’à l’année 1981 et grâce à des découvertes commerciales supplémentaire dans la région du Gharb et d’Essaouira 1 million de barils de Pétrole a été produit de plus de quelques milliards de mètres cubes de Gaz, mais au-delà de cette date l’activité pétrolière au Maroc a évolué vers la décadence.
En 1929 a été crée la SCP (Société Chérifienne de Pétrole) dont l’activité principale été celle d’exploration de pétrole, puis de 1981 à 2003 l’ONAREP (L’Office National de Recherche et d’Exploration Pétrolière) a pris le lead en termes d’activités exploratrices d’hydrocarbures, puis en 2003 l’ONHYM (Office National des Hydrocarbures et des Mines) a été crée suite à la fusion entre l’ONAREP et la BRPM (Bureau de Recherches et de Participations minières).
Les différentes études menées ont bien prouvé que d’une manière hypothétique le sous-sol marocain devrait bien renfermer des hydrocarbures et ce vue l’analogie des bassins sédimentaires ONSHORE marocains avec ceux de l’Algérie et la Libye, autres similitudes géologiques ont été aussi enregistrées avec les bassins atlantiques OFFSHORE du golfe de la Guinée et en Angola. Que des similitudes avec des pays déjà exportateurs de pétrole en plus de la Mauritanie au Sud du Maroc qui a démarré la production de son premier baril en 2006.



Du point de vue de la géologie pétrolière, pour avoir du pétrole nous devons disposer de trois éléments, une roche mère (génératrice d’hydrocarbure), une roche réservoir et une couverture relativement imperméable. Les différentes formations géologiques disponibles à différentes régions du pays à savoir le Paléozoïque, Trias, Jurassique, Crétacé, Néogène requièrent amplement les caractéristiques suffisantes et nécessaires pour former un prospect et se présentent ainsi comme des bassins sédimentaires potentiellement explorable.
L’ONHYM a adjugé depuis le début des années 2000 des centaines de permis d’exploration, ayant été détenu par une vingtaine d’entreprises, la plupart de ces entreprises ont entrepris des travaux de forages. Mais pour arriver à la phase de production de pétrole il faut compter au moins une durée de 15 ans, le processus dans sa totalité se passe selon le phasage qui suit ;
  1. Travaux géologiques (géophysique et géologie),
  2. Acquisitions sismiques 2D & 3D,
  3. Forages d’appréciation,
  4. Forages de développement,
  5. Equipement de production,
  6. Démarrage de la production.
 

Il est donc tout à fait plausible de supposer que le Maroc dispose de ressources en hydrocarbures qui n’attendent qu’à voir le jour. Cependant, la phase la plus déterminante dans une campagne d’exploration est inéluctablement le point N°3 (Forage d’appréciation), il s’agit de l’opération mécanique qui prouvera qu’un prospect définit géologiquement est potentiellement exploitable ou pas. Malgré les multiples permis octroyés, les entreprises adjudicatrices n’ont toujours pas réalisé suffisamment de puits pour que le Maroc puisse atteindre un ratio d’exploration satisfaisant. En fait le Royaume présente une densité de forage de l’ordre de 0.04 Puits/100Km² pour une moyenne mondiale de 10 Puits/ Km². Le Maroc est, donc, considéré comme un horizon vierge et sous-exploité en terme de reconnaissance pétrolière.


Pour dire que le sous-sol marocain ne regorge pas d’hydrocarbures il faudra s’affranchir de 7000 forages supplémentaires localisés un peu partout à travers le pays, et qu’ils s’avèrent tous négatifs, chose qui est statistiquement impossible. Cependant, des petits réservoirs de gaz ont bien été découverts ces dernières années et sont même en cours d’exploitation par des industries locales. Pour conclure nous dirons que le pétrole au Maroc n’est pas un rêve mais plutôt une question de temps et de volonté.





Par Youness MGC

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